samedi 16 août 2014

L'attaque de la serpillière



Ce post inaugure une série d'article qui n'auront rien à voir avec le sport mais qui me servent de... défouloir. Je pense les publier sur une base hebdomadaire, mais franchement cela va surtout dépendre de mon inspiration ou ma santé mentale.

Vous êtes prêt ? Bien, parce que moi... pas vraiment !

Aujourd’hui je vais m' intéresser à un objet du quotidien particulièrement retors :

La serpillière.

En guise de préambule, voici cette courte fiche signalétique que je vous incite à partager sans ménagement, car, vous le verrez plus bas, ce simple geste pourrait sauver de nombreux couples.


Serpillière sous sa forme toxique

Serpillière innofensive











Catégorie : Objet

Habitat : 
On trouve cet objet un peu partout dans les foyers, bien que plus rare dans certains pays; ou  on lui préféra une moppe à frange. Cousine plus placide et amicale puisque moins solitaire (elle est solidaire de son manche)
Autre noms connus : moppe

Description :

Une serpillière (ou serpillère en orthographe réformée) est un morceau de toile grossière et résistante, de forme plus ou moins régulière et d'environ 50 cm de côté, servant à laver les sols à l'eau savonneuse (ou autre liquide). On la passe sur les sols durs et résistant à l'eau (ni la moquette, ni la terre battue, etc.) à l'aide d'un balai-brosse.


Bien, au delà de cette description sommaire, il y a tant à dire sur cet objet sournois que j’avoue ne pas savoir ou commencer.
Alors peut être devrais-je simplement vous introduire à ce qui fait la force et la férocité de cet objet : son apparente banalité.
Tout d’abords, une serpillière c’est extraordinairement commun. Il s’agit, après tout, d’un Carré de tissu que l’on rencontre principalement sous deux formes :

-Frippé lorsque sec
-Gorgé, lourd et gonflé lorsque croupissant dans une eau sale.

A noté également que la serpillière  est souvent confinée dans les ombres du quotidien, presque invisible dans l’ordinaire parcours de la ménagère.
Et justement, les experts sont unanimes c’est de la que provient sa dangerosité.
On s’habitue tellement à sa présence, qu’on ne la remarque plus.
 Un vieil ami poète (ancienne victime de la serpillière en rémission),  nous la décrit ainsi :

“Comme une araignée patiente, attentive au moindre frémissement de sa toile, la serpillière attend que l’homme, dans son filet de soie enchevêtre et que sa faiblesse il dévoile”.

Une autre éminente personnalité exprime brillamment la nature délétère de l’objet, il s'agit du professeur Karmolov, serpillièrologue émérite, qui l’exprime en ces quelques mots :
“Il est la hache de guerre que l’on détère, il est au couple ce que sarajevo fut à l’europe. Un catalyseur de tension, un semeur de discorde”

Ok. Vous vous demandez certainement ou je veux aller avec tout cela n'est-ce pas ?

Alors Laisser moi s’il vous plait vous présenter, sous forme d’un argumentaire autant éclairé qu’étayé,  la détresse que peut éprouver l’homo sapiens erectus face à cet objet sournois.

Et prenez en compte s'il vous plait que  ces observations viennent d’une recherche empirique s’appuyant entre autre  sur le récit poignant d’hommes (oui...  la serpillière s’attaque exclusivement à l’esprit masculin, dont elle a cerné toute les faiblesses et les travers) qui on perdu toute dignité lorsque qu'un jour  il furent confrontés à ce qui est communément appelé :

“L’Attaque de la serpillière”.



Afin de vous exposer les danger de ce démon de tissu,  je vais vous relater une situation inspirée de faits réels relatés par une des victimes abusés par leur serpillière. (Attention je vous préviens que cela peut être pénible pour les cœurs et les âmes sensibles)
Tout d’abord, il est très important que vous sachiez qu’on la rencontre majoritairement sous deux aspects. 

Alors sachez que sous sa forme sèche, la serpillière est OSTENSIBLEMENT un véritable  déclencheur de discorde conjugale. Les récits de détresse sont  unanimes sur ce point. L’attaque survient pratiquement toujours dans les mêmes circonstances.

Le scénario est le suivant :

L’homme que nous appelleront Norbert pour préserver son anonymat, rentre du travail après une journée harassante. Son cerveau lavé par son travail, il est une proie facile.  En pénétrant dans la cuisine, ce brave Norbert se rend compte que la vaisselle du midi n’est pas faite et que sa femme (absente pour diverses raisons, le shopping étant souvent la principale) doit bientôt rentrer. 

Une peur panique l’assaille alors, phagocytant instantanément ce qui pouvait rester de bon sens et d’intelligence dans l’amas gluant qui palpite dans sa boite crânienne. 
Il doit faire vite .


Cause première de l'attaque de la serpillière. Une vaisselle en plan !


Si il laisse la vaisselle en t’état, Norbert sait qu’il risque  au mieux la privation de son coït du soir, au pire une engueulade prolongée sur plusieurs jours qui par voie de conséquence provoquera la suppression de plusieurs coïts du soirs.
Intolérable !
La détresse, la fatigue, l’urgence.Toutes les conditions sont alors réunies pour “L’attaque”.

Alors , tout se passe très vite, Norbert n’a pu le temps de faire tourner un lave vaisselle, il se précipite alors sur les assiettes sale empilée, fait mousser abondement l’eau chaude, et se brûle même souvent car sa manipulation du mitigeur manque cruellement de pratique.Qu’a cela ne tienne, il est magnifique dans l’effort et stoïque dans sa détermination. Le muscle saillant, l’oeil du tigre, il est persuadé à ce moment la de pouvoir donner satisfaction à son entrejambe menacée de disette par quelques assiettes couvertes de gras !
Mais la, alors que la vaisselle rutile sous l’égouttoir, il se rend compte avec effroi qu’il n’y a pas de chiffons et que tous sont au linge sale. Le temps presse, sa femme peut revenir à tout moment , alors que peut il bien faire ?

Le dilemme est la. Norbert pourrait la laisser sécher, mais si sa femme rentre, elle remarquera les signes distinctifs  d’une vaisselles de midi faite sur le tard(j’en profite pour glisser un mot à l’attention des rares imbéciles qui pourraient croire qu’une femme pourrait ne rien remarquer. Il est temps de vous réveiller, les contes de fée ça n’existe pas plus qu'un homme politique honnête). Bien sur, Norbert pourrait aussi prendre un torchon au sale, mais les risques encourus sont aussi grands .Souvent encore mouillé ou voire taché, c’est à coup sur un moyen de laisser des traces et de s’exposer d’avantage au courroux de la maîtresse de maison.

Et c’est la, à ce moment précis, à l’apex de son  désarroi, moment intemporel ou l’homme s'est égaré entre sa réflexion et ses atermoiements, que Norbert remarque, la serpillière entièrement sèche à portée de main.

Presque entourée d’un halo de lumière, tel le Saint Graal, le providentiel bout de tissu salvateur va lui sauver la mise, le “deus ex machina” qui le privera d’une session d’ampoules à la main sponsorisée par Kleenex.(Un drame pour Norbert, homme dévoué, conscient des problèmes de la démographie et fervent militant pour la sauvegarde de l’humanité)



C'est tentant je le sais... mais il faut résister !



Alors que fait Norbert ?...Il s’empare de la serpillière et essuie la vaisselle; bien heureux et béat.

Hélas, triple fois hélas. Ce simple geste, bien que guidé par le bon sens commun, va sceller son destin et l'entrainer précisément sur le chemin qu’il avait tout fait pour éviter. 
Car, sans le savoir ce pauvre Homo Erectus viens de commettre une faute grave. Un acte qui vient de briser le fragile équilibre conjugal et ruiner tous les efforts de points cumulés  pour monnayer son coït.

Ce que Norbert va apprendre dans la douleur c’est qu’utiliser une serpillière comme un torchon, surtout sur de la vaisselle fraîchement lavée. C’est déclarer la guerre a sa femme. 
Car la femme, elle, remarquera inévitablement  cette utilisation contre nature. Comment ?
Et bien parce que dans 95 % des cas, elle rentrera précisément à ce moment dans la cuisine pour surprendre le pauvre homme la main dans le sac (ou plutôt la main dans le bac). 
Les regards vont alors se croiser. La mine contrite de la femme, fera alors comprendre à Norbert qu'il tient dans ses mains couverte d’eau (souvent mousseuses car l’homme rince souvent approximativement pour gagner du temps) l’objet du délit. De son coté, Norbert  mesurera en cet instant précis l’horreur de la trahison, car la serpillière déjà molle et mouillée (elle aura muté vers sa deuxième forme) dans la main aura  tendance, afin d’ajouter une certaine tension dramatique, à glisser et venir s’écraser sur le sol dans un bruit de succion glaireuse.

Je n’irai pas plus loin, tant l’horreur de la situation m’interdit de sortir de ma réserve naturelle pour vous conter en détail cette scène de détresse.

Mais ce qu’il faut retenir de cette expérience douloureuse est ceci. Jamais, au grand jamais ne faites confiance à une serpillière  sèche ! La serpillière  n’est pas votre amie ! Elle vous tend la main en présence d’une difficulté passagère, pour mieux s’y échapper au moment le plus critique.

Alors messieurs, que  devons nous faire en  présence d’une serpillière ? 
Rien. Il faut absolument l’ignorer. Ne jamais la toucher, la regarder… bref refuser le contact coût que coût. La serpillière puise sa force au moment précis ou elle apparaît dans le paysage de l’homme.

Bonus :

La question du mois :

Mon mari veut pratiquer le “bondage” avec une serpillière est-ce une bonne idée ? Clara, 28 ans.

Clara, 
En tant que Spécialiste, je ne peux que te conseiller un usage modéré de la serpillière dans les ébats conjugaux.
Mais je dois aussi admettre que  d’un point de vue fonctionnel, l'objet est tout à fait valide. 
Je dois par contre te mettre en garde, car outre le coté râpeux de l’objet, n’oublions pas qu’une serpillière est un symbole de servilité, un objet qu’on use et abuse pour abattre les basses besogne de notre quotidien...


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